Le méchant est outrageusement beau 67

Chapitre 67 : Remonter dans ses souvenirs (7)


Les bourgeons sur les arbres commençaient à grossir un peu. Une brise légère entrait par la fenêtre. Le printemps dans le royaume des Démoniaques n’avait rien à envier à d’autres endroits.

Jiu Zhideng était assis devant une fenêtre, vêtu de la tenue de la Montage de la Tombe du vent, et la brise agitait légèrement son bandeau de soie verte.

Il tenait une plume et avait la tête baissée, écrivant puis s’arrêtant, comme s’il était en train d’écrire une très longue lettre.

Des nuages flottaient lentement dans le ciel par la fenêtre et un souffle de vent fit s’envoler tout à coup la lettre qu’il venait à peine de commencer à rédiger. Elle s’envola dehors vers le sommet des arbres.


Jiu Zhideng fronça les sourcils et fut sur le point de se lever pour la récupérer. Ce fut alors qu’il entendit le tintement léger d’une clochette, suivi par une voix languide et nonchalante :

« Cher grand frère Xingzhi, depuis quelques jours, mon esprit est très distrait. Je relis ta lettre nuit et jour. Je conserve précieusement chacun de tes mots dans mon cœur et ils apparaissent même dans mes rêves la nuit… »

Jiu Zhideng se mit debout d’un bond, à la fois paniqué et joyeux. Réticent même à l’idée d’aller à la porter pour l’ouvrir, il ouvrit plutôt en grand la fenêtre qui était à peine entrebâillée.

Xu Xingzhi se tenait assis sur une branche haute d’un orme près de la fenêtre. Il avait la tête posée dans sa main droite, la cloche hexagonale attachée à son poignet tinta, et il tenait la lettre de son autre main, la lisant à voix haute.


Les joues pâles de Jiu Zhideng virèrent légèrement au rouge.

« Grand frère martial, ne… ne lis pas ça. »

Xu Xingzhi referma la lettre et la tint du bout des doigts. D’un saut léger, il bondit de l’arbre, étira ses longues jambes et enjamba le rebord de la fenêtre. Il fit en souriant :

« Grand frère martial vient de nouveau te demander à boire. »

Jiu Zhideng récupéra la lettre.

« Grand frère martial peut venir quand il veut, je serai là pour le recevoir quelle que soit l’heure. »

Une fois dans la pièce en passant par la fenêtre, Xu Xingzhi s’adossa contre la fenêtre et regarda tout autour.

« Attention à ce que tu dis, la liqueur ici est vraiment excellente. »


Jiu Zhideng leva une main pour retirer les fleurs dans les cheveux de l’autre jeune homme.

« Grand frère martial peut vraiment venir ici quand il veut. Du moment que c’est quelque chose que Xiao Deng possède, si grand frère martial le veut, Xiao Deng le lui donnera sans hésiter. »

Après ça, ses doigts semblèrent effleurer comme par accident le grain de beauté en forme de larme sous l’œil de Xu Xingzhi.

Jiu Zhideng avait toujours été froid, impassible, maître de soi et respectueux. Même en se faisant toucher ainsi, Xu Xingzhi ne songea pas un seul instant qu’il avait des pensées impures.

Après ça, Jiu Zhideng se tourna et appela :

« Liu Yunhe. »


Liu Yunhe ouvrit la porte et entra. Dès qu’il vit Xu Xingzhi, son regard déjà glacial devint encore plus sombre. Cependant, après un signe de l’impassible Jiu Zhideng, il s’inclina selon les règles :

« Ce subordonnée salue grand frère martial Xu. »

Bien que Xu Xingzhi n’avait jamais digéré le moment où Liu Yunhe s’était présenté à la Montagne de la Tombe du Vent en se servant de Shi Pingfeng pour forcer Jiu Zhideng à retourner dans le royaume démoniaque, il le salua tout de même d’un air normal par respect pour Jiu Zhideng. Il eut un léger sourire.

« J’ai vu Sa Si en m’introduisant ici. Mais ne lui dis pas que je suis là, ah, sinon il va m’entraîner avec lui un bon moment pour qu’on se battre à l’épée. »

Liu Yunhe indiqua qu’il avait compris puis se retira, comprenant tacitement ce qui était attendu de lui. Il revint peu de temps après avec une jarre de bonne liqueur, puis partit en refermant la porte derrière lui.

Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !

Jiu Zhideng fit chauffer la liqueur d’abricot sur un petit réchaud. Il déposa une coupe devant Xu Xingzhi, souleva la jarre et versa de la liqueur chaude pour lui. L’alcool limpide fut versé dans la coupe et elle s’arrêta pile poil au bord. La liqueur émergeait juste un peu en dôme au-dessus de la coupe, ce qui était très agréable à l’œil.

Xu Xingzhi porta la coupe à ses lèvres et la tint serrée entre ses dents, pencha la tête en arrière pour boire, puis lâcha la coupe pour qu’elle retombe entre ses mains. Après ça, il fit un grand sourire à Jiu Zhideng.

Rien qu’en voyant cette série d’actions, le regard de Jiu Zhideng se remplit d’une tendresse infinie. Il souleva la jarre pour verser une autre coupe à Xu Xingzhi.

« Grand frère martial, tu n’as pas emmené petit frère martial Meng avec toi ? »


À la mention de Meng Chongguang, Xu Xingzhi fut aussitôt amusé.

Récemment, il y avait eu des goules qui sévissaient au col de Namsan. Dans le but de faire acquérir de l’expérience à Meng Chongguang, Xu Xingzhi avait demandé à maître Guang Fu de laisser le jeune homme prendre quelques disciples avec lui pour s’occuper d’éliminer les goules.

Peu importait à quel point Meng Chongguang était faible, il y avait ces trésors précieux pour l’aider à cultiver. Il était donc arrivé au troisième rang du Noyau d’Or, ce qui était plus élevé que la plupart des disciples de la Montagne de la Tombe du vent. Il était également un des disciples personnellement choisis par maître Qing Jing, alors pourquoi il agissait toujours comme un enfant gâté avec lui ?


Le jour d’avant, avant que ce sale gosse ne s’en aille avec réticence, il lui avait carrément dit un bon millier de fois qu’il n’avait pas le droit d’aller voir Jiu Zhideng en son absence. S’il apprenait que Xu Xingzhi était allé le voir, il lui en ferait voir des belles.

… Ce petit salopard, il se croyait capable de le menacer ?

Du coup, cela méritait vengeance. Alors avant de sortir aujourd’hui, il avait envoyé un message spirituel à Meng Chongguang l’informant qu’il se rendait au royaume des Démoniaques pour boire un coup. À l’heure qu’il était, Meng Chongguang devait déjà avoir reçu le message.

Brave petit, tu as le cran de me menacer.

Mais on va voir si je t’écoute, ah.

En songeant au visage furieux de Meng Chongguang, Xu Xingzhi but une autre coupe d’excellente humeur. Il répondit d’un ton nonchalant :

« Il est occupé. »


Jiu Zhideng le regarda dans les yeux :

« Grand frère martial, as-tu déjà dit à maître Qing Jing que tu comptais devenir compagnon de Dao avec petit frère martial Meng ? »

Xu Xingzhi se gratta la nez, plissa les yeux et eut un léger rire.

« Ne dis rien à Chongguang, ah mais… Si je peux encore arriver à la première place lors de la Compétition Céleste cette année, j’annoncerai à tout le monde que Meng Chongguang est le compagnon de Dao de Xu Xingzhi et que je veux l’épouser officiellement. »

Après ça, il leva sa coupe et la cogna légèrement contre celle de Jiu Zhideng.

« Tu peux me féliciter à l’avance. »

La liqueur vacilla un peu et quelques gouttes passèrent de la coupe de Xu Xingzhi à celle de Jiu Zhideng, faisant un peu déborder la coupe qu’il venait de remplir à ras bord.


La pomme d’Adam de Jiu Zhideng tressauta férocement. Il posa sa coupe, sortit un mouchoir en brocart de sa manche et se ressuya lentement les mains. Puis il fit d’un ton ni triste, ni gai :

« Grand frère martial ne manque vraiment pas d’audace. Les disciples des quatre sectes vont tous être effrayés par grand frère martial. »

D’un ton joyeux, Xu Xingzhi renchérit :

« J’ai juste envie de voir leurs têtes quand ils en resteront bouche bée. Surtout Beinan, je suis déjà mort de rire rien qu’en imaginant la tête qu’il fera.

– Grand frère martial est donc heureux. »

Xu Xingzhi se versa lui-même une autre coupe.

« Ne m’en parle pas. Le mariage de Wen Xuechen la dernière fois était vraiment très animé. J’ai regardé tout ça avec beaucoup d’envie. Je dois donc faire la même chose un de ces jours. »

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Jiu Zhideng ressentit alors une vive douleur au foie et il fut surpris d’être toujours capable de parler en dépit de la douleur sévère :

« Si grand frère martial voulait épouser une femme et annonçait ça au monde entier, cela ne poserait aucun problème. Mais devenir compagnon de Dao avec quelqu’un du même sexe, cela doit se faire dans la discrétion… Faire les choses en grand et convier des invités à un banquet, il n’y a jamais eu un tel précédent dans toute l’histoire du Daoïsme. »

Cela ne dérangeait pas du tout Xu Xingzhi :

« Alors je vais créer ce précédent, ah. »


* * *


La liqueur semblait particulièrement enivrante aujourd’hui. En moins d’un shichen, Jiu Zhideng et Xu Xingzhi étaient tous les deux un peu saouls.

Xu Xingzhi plissa les yeux vers le ciel dehors.

Jiu Zhideng s’enquit donc :

« Grand frère martial, c’est l’heure de rentrer pour toi ?

– Presque, » répondit Xu Xingzhi en se levant.

Jiu Zhideng héla en élevant la voix :

« Liu Yunhe. »

L’homme apparut de nouveau à la porte, aussi silencieux qu’un fantôme. Il tenait une jarre de liqueur à la main. Après l’avoir posée sur la table, il fit demi-tour et repartit de nouveau sans un mot.


Xu Xingzhi demanda :

« Il est toujours aussi morose ?

– Il vaut mieux qu’il évite de parler, répliqua Jiu Zhideng d’un ton plat.

– … Il ose te maltraiter ?

– Je suis déjà au rang d’Esprit Naissant, qui dans ce royaume oserait me maltraiter ? »

Après ça, Jiu Zhideng prit la petite jarre d’alcool et la tendit à Xu Xingzhi.

« Apporte aussi un peu de liqueur au maître, tu veux ? »

Xu Xingzhi tendit les mains pour la prendre mais quand les quatre mains se superposèrent sur la jarre, Jiu Zhideng ne retira pas ses mains.

Il ouvrit ses yeux longs et fins qui semblaient envahis par une brume alcoolisée ainsi qu’un peu d’humidité. Cela créait une petite fissure dans sa carapace toujours froide et impassible.


Xu Xingzhi crut qu’il était ivre, alors il fit pour plaisanter :

« Quoi ? Je refuse de te la rendre, ah.

– Grand frère martial, donne-moi juste un baiser, » fit doucement l’autre jeune homme.

Xu Xingzhi en fut enchanté et libéra une main pour lui faire une pichenette sur le front.

« Tu es vraiment ivre ? »

Jiu Zhideng lui tendit alors la jarre et la brume dans ses yeux se dissipa un peu. Son expression confuse retourna à un air plus lucide.

Il répondit d’un ton évasif :

« … Je crois que j’ai un peu trop bu. »


Jiu Zhideng le raccompagna dehors. Les deux jeunes gens marchèrent côte à côte sur une centaine de chi tout en discutant de sujets légers.

Xu Xingzhi demanda :

« Cette année, la Compétition Céleste va avoir lieu dans la Montagne de la Tombe du Vent. Tu viendras ? »

Jiu Zhideng réfléchit soigneusement.

« Il y a de nombreuses affaires à régler dans la secte, alors c’est difficile à dire. Mais que je vienne ou pas, j’enverrai quelqu’un pour en informer grand frère martial.

– M’envoyer quelqu’un, pour quoi faire ? »

Xu Xingzhi tendit son bras fin et le passa nonchalamment autour des épaules de Jiu Zhideng.

« Termine d’abord cette lettre que tu as commencée, puis envoie quelqu’un me l’apporter. Je t’ai déjà écrit plusieurs lettres mais toi, qu’est-ce que tu me réponds à chaque fois ? Des sujets officiels, des phrases polies, ce n’est pas aussi intéressant que ce que tu étais en train de m’écrire aujourd’hui. »

Jiu Zhideng baissa la tête.

« Bien. »


Xu Xingzhi lui tapota le front avec son Pinceau Libre.

« Et puis qu’est-ce qui s’est passé ? Tu m’as toujours répondu à chaque fois mais quand tu as passé ta tribulation des éclairs, pas un mot. Tu as oublié tout ce que je t’avais dit, pas vrai ? Si je n’avais pas vu le Nuage de Tribulation, je n’aurais même jamais su que tu avais décidé tout seul de subir la tribulation. Je suis venu pour toi, mais tu avais dressé une barrière et tu n’as laissé personne entrer. Tu te rappelles ? »

Jiu Zhideng répondit doucement :

« Je ne voulais pas que grand frère martial soit blessé. »

Xu Xingzhi se mit à le gronder mais après tout, son cœur s’adoucit. Il tendit la main pour toucher sa nuque.

« Heureusement que je suis venu, je suis quand même resté à monter la garde pour toi toute la nuit au pied de la montagne. »

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Jiu Zhideng releva soudain la tête.

« Grand frère martial, cette nuit-là… »

Xu Xingzhi se gratta la joue d’un air insouciant.

« … Yo, je ne te l’avais pas encore dit, ah. Je suis resté au pied de la montagne cette nuit-là. »

Jiu Zhideng en eut la gorge serrée.

« Grand frère martial…

– J’étais sur la Montagne de la Tombe du Vent, à songer que tu étais en train de souffrir, alors pas moyen de m’endormir. J’avais autant me rapprocher de toi afin d’avoir l’esprit en paix. »

Après être resté discuté un peu plus longtemps, Xu Xingzhi finit par s’en aller.


* * *


Quand Jiu Zhideng avait entendu Xu Xingzhi dire ‘monter la garde pour toi toute la nuit’, son cœur l’avait élancé et s’était mis à battre furieusement. Même une fois de retour dans ses appartements et de nouveau à son bureau, son cœur continuait à se débattre comme un lapin dans une poêle.

Il n’y avait rien de spécial chez ces huit petits mots, pourtant ils semblaient s’être gravés sur son cœur en lettres de sang, et Jiu Zhideng en était très heureux.

Plus il voulait renoncer à Xu Xingzhi, plus il devenait obsédé par ses moindres mots, faits et gestes.

Sans doute depuis l’éveil de son sang de Démoniaque, s’il regardait un peu trop longtemps son grand frère martial désormais, il ne pouvait s’empêcher de vouloir le dévorer tout cru et d’imaginer ce visage arrogant arborer une expression de terreur et de plaisir sous lui.

Rien que pendant qu’ils buvaient, Jiu Zhideng avait dû résister à l’envie de renoncer à l’image d’un gentilhomme pur et maître de soi.

… Mais combien de temps pourrait-il encore tenir le coup ?


À cette pensée, il tira un cylindre bleu et blanc de sous le bureau.

À l’intérieur se trouvaient toutes les lettres qu’il avait écrites pour Xu Xingzhi, certaines dans des enveloppes scellées, d’autres en rouleaux. Si on les déroulait, leurs contenus ne pouvaient que faire rougir.

Ces lettres, y compris celle qu’il était en train d’écrire tout à l’heure, il ne les avait jamais envoyées et il ne comptait pas le faire. Il se contentait seulement de les ouvrir de temps en temps pour les lire la nuit.

C’était le plus sombre secret dans le cœur de Jiu Zhideng et il ne le dirait à personne.


À ce moment, Liu Yunhe poussa la porte pour entrer.

Jiu Zhideng recouvrit le rouleau qu’il tenait mais ne comptait pas lever les yeux vers l’autre homme.

« Qu’y a-t’il ? »

L’autre homme se tint droit comme une lame acérée sortie de son fourreau.

« Comme vous étiez en train de boire avec Xu Xingzhi, je n’ai pas pu vous informer… La Forteresse des Eaux Noires s’est révoltée. »

Jiu Zhideng se pinça légèrement les lèvres et fit sans lever la tête.

« Qu’ils soient réprimés.

– Quand diverses branches expriment leur mécontentement, avez-vous d’autres réponses à part ‘réprimer’ et ‘calmer’ ? fit Liu Yunhe d’un ton ironique. … Vous savez parfaitement ce qu’ils veulent. »


Jiu Zhideng répondit franchement :

« Je ne peux pas leur donner ce qu’ils veulent et je ne veux pas.

– Alors vous préférez ‘réprimer’ trop de cultivateurs démoniaques. Ils ne vont jamais accepter un seigneur qui, bien qu’il soit déjà au niveau d’Esprit Naissant, refuse d’étendre le territoire des sectes démoniaques ou bien de se venger de la voie honorable pour la mort du Vénérable Sa Luo. D’autant plus… que ce seigneur a grandi dans une secte immortelle. »

En prononçant ces mots, son ton se fit encore plus hautain et irritant :

« … Si je peux me permettre de vous demander : votre cœur penche-t’il en direction des sectes démoniaques ou bien de la Montagne de la Tombe du Vent ? »

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Jiu Zhideng n’avait pas envie de débattre avec lui, alors il répéta son ordre :

« Réprime la Forteresse des Eaux Noires. Ramène-moi le seigneur de la forteresse, mort ou vif. Est-ce bien compris ? »

Liu Yunhe lâcha un léger ricanement, puis enroula son poing droit dans sa paume gauche avant de se retirer.

Quand il referma la porte, il y avait une lueur dure dans son regard. Puis quand il tourna les yeux vers l’endroit où Xu Xingzhi était parti, ses lèvres s’étirèrent lentement en un sourire connaisseur.

Aucune urgence, j’ai tout le temps devant moi.


* * *


Quand Lin Yunhe partit, Jiu Zhideng sortit un autre cylindre de sous son bureau.

Il contenait de nombreuses lettres, dont neuf sur dix venaient de plusieurs branches de la voie démoniaque. Ces lettres avaient accouru vers lui comme des flocons de neige il y avait six mois de ça. En apparence, il s’agissait de messages pour le féliciter d’être arriver au niveau d’Esprit Naissant. Mais quand on lisait entre les lignes, tous lui demandaient de rassembler les sectes démoniaques afin d’attaquer les quatre grandes sectes.

Tout ça, c’était parce qu’il était parvenu au rang d’Esprit Naissant.

Avant lui, le dernier cultivateur démoniaque à avoir atteint ce rang avait été son oncle par alliance sanguinaire, Sa Luo.


Pour les quatre sectes, Sa Luo était un fou furieux homicidaire et assoiffé de sang. Mais pour les sectes démoniaques, il était un héros malheureusement tombé au combat.

Et à présent, le nouveau Sa Luo était apparu mais il ne voulait même pas se venger des quatre secte. Comment cela pouvait être possible ? Comment cela était-il possible ?

— Quand Jiu Zhideng avait été envoyé dans les quatre sectes, les quatre sectes s’étaient méfiées de lui, pensant que son cœur était forcément différent du leur.

— Et maintenant qu’il était revenu dans le royaume des Démoniaques, les Démoniaques se méfiaient aussi de lui, pensant que son cœur était forcément différent du leur.

D’un air las, Jiu Zhideng s’avachit contre le dossier du fauteuil. Il songea d’un ton à la fois affligé et comique : En fin de compte, combien est-ce que j’ai de cœurs pour qu’ils ne soient jamais comme ceux des autres ?


* * *


Quand Xu Xingzhi revint à la Montagne de la Tombe du Vent, il se fit intercepter par Guang Fu.

Il commença à sérieusement soupçonner que quand maître Guang Fu gérait les affaires de la secte, il considérait que ‘attraper Xu Xingzhi en pleine infraction’ faisait partie des tâches importantes.

Tandis que le jeune homme était à genoux à l’entrée du Palais de Bambou Vert, le visage de maître Guang Fu était envahi d’une fureur noire. Ignorant les regards des autres disciples qui allaient et venaient, il le gronda sévèrement :

« D’où est-ce que tu viens comme ça pour empester l’alcool ?! »

Xu Xingzhi se gratta le nez.

« Vous l’avez dit, j’empeste l’alcool. Si je vous dis que je suis allé à l’autel au pied de la montagne pour prier et offrir de l’alcool, vous me croiriez ? »

La planche de bois que tenait Guang Fu atterrit sur son crâne.

« Tu oses encore répliquer ! »


Xu Xingzhi savait déjà ce qu’il allait dire ensuite.

« Va copier les textes sacrés ! » ordonna Guang Fu d’un air sévère.

Xu Xingzhi arbora alors une expression de surprise et de détresse au moment approprié :

« Oncle martial… »

En effet, en voyant son air malheureux, le visage de Guang Fu s’adoucit un peu.

« Pas la peine d’essayer de négocier. Va copier trois fois les Annales de la Montagne de la Tombe du Vent. Je les veux demain matin. »

Xu Xingzhi baissa la tête d’un air résigné et demanda :

« … Où est le maître ?

– Grand frère martial ne se sent pas bien et se repose dans son palais. »

Quand il se mit à parler de Qing Jing, le masque de fer de Guang Fu s’adoucissait toujours.

« Ne songe même pas à convaincre grand frère martial de plaider en ta faveur, ah. »

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Xu Xingzhi fronça les sourcils.

« Depuis que le maître est sorti de sa retraite spirituelle la dernière fois, je trouve qu’il n’a pas l’air bien. Il a l’air malade et affaibli, c’est comme s’il avait fait une déviation de Qi, non ? »

Mais Guang Fu rejeta son hypothèse :

« Grand frère martial ne serait pas si imprudent. … Si tu étais vraiment plus attentionné et que tu éprouvais une pure piété filiale, tu t’intéresserais plus aux affaires de la secte afin de soulager le fardeau de grand frère martial, au lieu de…

– … Xiyun. »

Quand Guang Fu entendit cette voix, il cessa aussitôt ses réprimandes et regarda derrière lui.

Qing Jing se tenait debout sur les marches, vêtu d’une tunique simple. Il avait les lèvres pâles, ses manches s’agitaient sous l’effet de la brise et sa peau était striée de veines bleues. Xu Xingzhi eut l’impression que son maître n’avait ni chair ni os sous sa peau et qu’il pouvait disparaître dans le vent à tout moment.


Qing Jing fit d’un ton doux :

« C’est moi qui ai demandé à Xingzhi de sortir m’acheter de la liqueur. Ne le punis pas.

– … Grand frère martial, il a déjà avoué qu’il était sorti boire. »

Qing Jing émit un ah de confusion et se tourna vers son disciple.

Xu Xingzhi lui envoya un message avec son regard malheureux : ‘Maître, tu es venu trop tard, nos histoires ne concordent pas, ah.’

Qing Jing porta une main à son nez, ses yeux noirs roulèrent deux fois, puis il continua à essayer de le défendre obstinément :

« … Il est sorti m’acheter de la liqueur et il en a profité pour boire une ou deux coupes. Ce n’est rien, pas vrai ?

– Grand frère martial, telles sont les règles de la Montagne de la Tombe du Vent et ce n’est pas parce que c’est Xu Xingzhi qu’il faut faire des concessions ! En plus, cela lui fera énormément de bien de copier trois fois Les Annales de la Montagne de la Tombe du Vent ! »


Malgré tout, Qing Jing tenta de négocier avec lui :

« Et si on disait juste une fois ?

– Pas question ! répliqua sévèrement Guang Fu.

– … Xiyun, » fit Qing Jing d’une voix douce.

Guang Fu : « … »

Les yeux limpides de Qing Jing étaient fixés sur lui.

« … Xiyun. »

Guang Fu pressa son front un moment puis fit claquer ses manches avec empressement. Il détourna le regard de son grand frère martial.

« D’accord, juste une fois. Mais c’est bien parce que c’est toi, grand frère martial. »

Dans le dos de Guang Fu, Qing Jing fit un clin d’œil malicieux à son disciple.


Comme Guang Fu lui tournait le dos, il ne vit naturellement pas ce que faisait son grand frère martial qui venait de briser sa résolution.

Il se focalisa sur Xu Xingzhi :

« Cette année, la Compétition Céleste va avoir lieu dans notre Montagne de la Tombe du Vent, alors cela engendre des tâches diverses et complexes. En tant que disciple en chef, c’est ton devoir de m’assister dans toutes les tâches, qu’elles soient grandes ou petites, et de tout organiser de manière adéquate. Tu ne dois donc plus sortir pour t’amuser, c’est compris ? »


La parole à l’auteuse :

Guang Fu : … Aucune négociation possible !

Qing Jing (fait un regard de chien battu) : Xiyun…

Guang Fu : … Et si on en reparlait ?

- - -

En même temps, j’exprime toute ma sympathie et mes condoléances pour le grand frère martial shou qui ne se rend absolument pas compte que deux petits loups sont en train de fixer attentivement son derrière.


Note de Karura : Tout a l’air de bien se passer pour le moment, sauf que… ce chapitre contient deux ou trois éléments inquiétants.







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